Le saviez-vous ? L’art de la céramique est apparu bien avant le travail du verre et du métal. C’est au Néolithique que nos ancêtres ont commencé à fabriquer des objets du quotidien à base d’argile. Cette grande invention nous a permis de stocker notre nourriture et de faire bouillir des aliments. Grès, faïence, porcelaine, poterie, céramique : vous vous demandez si ces mots sont synonymes ? Vert de Grès vous explique tout ce qu’il y a à savoir pour ne plus jamais confondre ces matières.
La céramique : un terme générique
Le terme céramique vient du grec « keramos » qui signifie argile ou objet en terre cuite.
Il est aujourd’hui utilisé pour désigner tout objet réalisé à partir d’argile et cuit à plus ou moins haute température. La faïence, le grès, la poterie et la porcelaine font donc partie de la famille des céramiques. En fonction de leur composition, mais aussi de leur cuisson, on les divise généralement en deux catégories : les céramiques dites poreuses et les céramiques vitrifiées.
Les céramiques poreuses
Les céramiques poreuses sont cuites à base température. Elles sont perméables aux liquides, aux graisses et aux gaz.
La terre cuite
Également surnommée « Terra cotta », la terre cuite désigne une matière réalisée à partir d’argile cuite. Elle représente aussi la plus ancienne forme de céramique créée. Elle est couramment utilisée pour confectionner des poteries, des sculptures, des pots de fleurs, des tuiles, des briques et bien d’autres choses. Les amateurs de décoration l’apprécient pour son petit côté rustique et chaleureux.
Différentes étapes se succèdent pour que l’argile se transforme en terre cuite. La glaise est dans un premier temps extraite et laissée brute, modelée puis cuite entre 800 et 900°. La pâte la plus employée par les céramistes est de couleur ocre. Sa teinte varie du rouge au beige en raison de sa concentration en oxyde de fer.
La terre cuite possède toutefois un défaut : elle reste poreuse après sa sortie du four. C’est d’ailleurs pour cette raison que les jardiniers enterrent des jarres pleines d’eau dans leur potager. La terre cuite laissant passer l’eau goutte à goutte, les plantations à proximité sont correctement irriguées. Cet exemple illustre parfaitement la raison pour laquelle cette matière n’est pas la plus adaptée pour un usage alimentaire.
La faïence
Née en Irak au 9e siècle, la faïence s’est progressivement imposée dans les arts de la table. Fabriquée à base d’argile cuite entre 800 et 1000°, la matière est imperméabilisée à l’aide d’un émail puis à nouveau chauffée à 1000°. Cette céramique est principalement utilisée dans la confection de vaisselle, d’objets de décoration et de carrelage.
Il existe deux types de faïences :
- la faïence stannifère : elle est recouverte après la première cuisson d’un email blanc et opaque à base d’étain. Son décor peut être peint « à grand feu », c’est-à-dire avant la cuisson de l’émail ou « à petit feu » lorsque l’émail est déjà cuit.
- la faïence fine : réalisée à partir d’argile blanche, la pâte est décorée au pinceau après une précuisson puis recouverte d’une glaçure transparente à base de plomb. Le décor peut également être imprimé après cuisson. Cette technique est de moins en moins utilisée en raison de sa toxicité.
Bon à savoir : une pièce de faïence n’est pas toujours entièrement recouverte d’émail. Certaines parties, comme les fonds de pots par exemple, peuvent ainsi rester poreuses.
Les céramiques vitrifiées
Ces céramiques sont imperméabilisées par une cuisson à haute température. Elles sont très représentées dans les arts de la table.
Le grès
Le grès, dit aussi grès cérame, est composé d’une argile très riche en silice. Il s’obtient en chauffant l’argile à plus de 1200° lors de la seconde cuisson.
À cette température, la terre se vitrifie partiellement et devient plus dense. Résultat, le grès devient étanche et très résistant. Ces caractéristiques font de lui le candidat parfait pour fabriquer des assiettes, des saladiers, des carafes ou toute autre vaisselle utilisable au quotidien !
Les motifs réalisables sont toutefois plus limités à cause des contraintes de températures. Les céramistes peuvent néanmoins sublimer leurs pièces à l’aide d’émaux aux couleurs intenses et variées.
Rustique, authentique, durable et esthétique : le grès n’a certainement pas fini d’envahir nos intérieurs !
La porcelaine
Apparue en Chine entre le 7e et le 8e siècle, la porcelaine est aujourd’hui très représentée dans les arts de la table. Elle est composée de kaolin - ce qui explique sa couleur blanche - de quartz et de feldspath. Cuite une seconde fois à plus de 1200°, elle est imperméable, translucide et résistante aux rayures. Elle reste malgré tout très sensible aux chocs et se casse donc facilement.
Ce type de porcelaine porte habituellement le nom de porcelaine dure. Elle est bien souvent trempée dans un bain d’émail transparent pour faire ressortir la blancheur de la pâte.
Pour la petite anecdote, sachez que les Européens étaient vraiment prêts à tout pour produire de la porcelaine ! Des espions ont même été envoyés en Chine pour dérober la recette. C’est ainsi que de nombreux céramistes tentèrent durant des siècles de reproduire cet art, sans succès. Une chose manquait aux Européens : l’ingrédient principal !
De cette situation est née la porcelaine dite tendre (sans kaolin). Ce n’est qu’au 18e siècle que la France identifie pour la première fois un gisement de kaolin sur son territoire.
Les étapes de fabrication

Plusieurs étapes sont nécessaires à la création d’un objet en terre cuite. Ce processus de fabrication peut néanmoins varier en fonction du savoir-faire de l’artisan, mais aussi du type de céramique souhaité.
- Le travail de la terre : l’argile doit être travaillée pour pouvoir être modelée. Le potier malaxe donc longuement la pâte pour en extraire les bulles d’air et la rendre homogène. Il forme ensuite des balles de terre prêtes à l’emploi.
- Le façonnage : il existe plusieurs techniques pour façonner la terre. Le modelage est une méthode très ancienne qui consiste à travailler l’argile avec les mains. Le moulage est une autre technique permettant de créer de nombreuses formes grâce à l’utilisation de moules. Avec la méthode du tournage, les mains du potier font pression sur l’argile en mouvement. Des motifs peuvent être gravés durant cette étape.
- Le séchage : cette étape est essentielle pour éliminer l’eau et éviter les fissures et les éclatements à la cuisson. La durée du séchage dépend du taux d’humidité de l’atelier, de la température ambiante et de la taille de la pièce créée.
- La première cuisson : elle permet de cuire la terre crue. À ce stade, la pièce s’appelle « dégourdi » (pour le grès et la porcelaine) ou « biscuit » (pour la faïence et la terre cuite). La montée en température est progressive.
- L’émaillage : une fois la pièce refroidie, le potier peut s’il le souhaite procéder à l’émaillage (possible pour le grès, la porcelaine et la faïence). Émaillage par immersion, au pistolet ou au pinceau : là encore, le choix est grand.
- La seconde cuisson : plus chaude que la première (entre 1000 et 1200°), elle permet à l’argile de se solidifier davantage et à l’émail de se vitrifier.
Bon à savoir : l’émail n’est pas le seul matériau disponible pour embellir une céramique. L’engobe (terre composée de pigments et diluée) et les jus d’oxydes (mélanges d’eau et d’oxydes métalliques) offrent également de belles possibilités créatives.
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